sont toujours prompts à crier aux déclamations révolutionnaires[1] ! Ils répondent aux arguments par le silence, cette raison du plus fort ; à l’indignation par le mépris, ce droit du plus faible usurpé par le plus fort ; connaissant leur tactique, je ne veux pas les faire sourire….. Mais de quoi me vais-e inquiéter ? Passé quelques pages, ils ne me liront pas ; ils mettront le livre à l’index et défendront d’en parler ; ce livre n’existera pas, il n’aura jamais existé pour eux ni chez eux ; leur gouvernement se défend en faisant le muet comme leur Église ; une telle politique a réussi jusqu’à ce jour et doit réussir longtemps encore dans un pays où les distances, l’isolement, les marais, les bois et les hivers tiennent lieu de conscience aux hommes qui commandent, et de patience à ceux qui obéissent[2].
On ne peut assez le répéter, leur révolution sera d’autant plus terrible qu’elle se fera au nom de la religion : la politique russe a fini par fondre l’Église dans l’État, par confondre le ciel et la terre : un homme qui voit Dieu dans son maître n’espère le paradis que de la grâce de l’Empereur. Un tel homme détrompé deviendra un fanatique de liberté.