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(Suite de la lettre précédente.)
Ce 22 août 1839, de la dernière poste avant Nijni.

Nous sommes arrivés ici sur trois roues et sur une gaule de sapin traînante pour remplacer la quatrième. Je n’ai cessé d’admirer l’ingénieuse simplicité de cette manière de voyager ; il est facile d’adapter l’arbre au train de devant, en l’attachant à l’encastrure avec des cordes ; on le laisse ainsi traîner au loin, passant sous le lisoir de derrière, où on le fixe pour remplacer celle des grandes roues qui manque : la perte d’une des petites serait plus embarrassante.

Une grande partie de la route d’Yaroslaf à Nijni est une vaste allée de jardin ; ce chemin, tracé presque toujours en ligne droite, est plus large que notre grande allée des champs Élysées à Paris, et il est bordé de deux autres allées tapissées de gazons naturels et plantées de bouleaux. Cette route est douce, car on y roule presque toujours sur l’herbe, excepté quand on traverse des marais sur des ponts élastiques, espèce de parquets flottants plus singuliers que commodes. Ces assemblages de pièces de bois inégales sont dangereux pour les chevaux et pour les voitures. Une route où croît tant de gazon doit être peu fréquentée ; ce qui la rend d’autant plus facile à entre-