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RÉCIT.


Berlin, dans les premiers jours d’octobre 1839.

Au moment où j’allais quitter Moscou, un fait singulier attira toute mon attention et me força de retarder mon départ.

J’avais fait demander des chevaux de poste pour sept heures du matin ; à mon grand étonnement, mon valet de chambre me réveille avant quatre heures ; je m’informe de la cause de cet empressement, il me répond qu’il n’a pas voulu tarder à m’instruire d’un fait qu’il vient d’apprendre, et qui lui paraît assez grave pour l’obliger à venir me le raconter en toute hâte. Voici le résumé de son récit :

Un Français, nommé M. Louis Pernet, arrivé depuis peu de jours à Moscou, et logé à l’auberge de Kopp, vient d’être arrêté au milieu de la nuit (de cette nuit même) ; on s’est saisi de sa personne, après avoir enlevé ses papiers, et on l’a conduit à la prison de la ville, où on l’a mis au cachot : tel est le récit que le garçon de notre auberge, qui parle allemand, venait de faire à mon domestique. Celui-ci, après diverses questions, avait encore appris que ce M. Pernet est un jeune homme d’environ vingt-six