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attendirent l’Empereur à son passage dans une rue, se jetèrent à ses pieds, et lui demandèrent protection. Paul Ier qui était bon quand il n’était pas fou, promit le consentement de la famille, qu’il décida par plus d’un moyen sans doute, mais surtout par celui ci : « Mademoiselle *** épouse, dit l’Empereur, M. le comte de Laval, jeune émigré français d’une famille illustre, et possesseur d’une fortune considérable[1]. »
Doté de la sorte, mais bien entendu en paroles seulement, le jeune Français épousa mademoiselle ***
- ↑ Après la publication de la première édition de cet ouvrage, j’ai
reçu de madame la comtesse Kosakowska, fille du comte de Laval
de Pétersbourg, une lettre dans laquelle on insiste sur les erreurs
dont je me suis rendu complice en rapportant cette anecdote de la
manière dont je l’avais entendu raconter. On y convient cependant
que M. de Laval de Pétersbourg n’appartient pas à l’illustre famille
française qui, par alliance, joignit à son nom celui de Montmorency ;
on ajoute même, pour le prouver, qu’il a été fait comte
de Laval par le roi Louis XVIII, fait qui, lui seul, suffit pour
établir que les Laval fixés en Russie depuis l’émigration n’ont
rien de commun avec l’ancienne maison de Laval, ni avec l’ancienne
noblesse de France. Mais ils n’ont rien à envier à personne
en fait d’illustration ; leur nom est devenu historique par un fait
moderne des plus glorieux : ce comte de Laval de Pétersbourg est
le père de la princesse Troubetzkoï, l’exilée volontaire en Sibérie.
J’ignorais, en publiant mon ouvrage, la part d’honneur que la France avait à revendiquer dans l’héroïsme de cette sainte victime du devoir conjugal.