Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Brulow. Son Dernier jour de Pompéi a produit, dit-on, quelque effet en Italie. Cette énorme toile fait maintenant la gloire de l’école russe à Saint-Pétersbourg ; ne riez pas de cette qualification ; j’ai vu, en parcourant l’Académie de peinture, une salle sur la porte de laquelle sont inscrits ces mots : École russe !!!… Le tableau de Brulow me paraît d’une couleur fausse ; à la vérité, le sujet choisi par l’artiste était propre à voiler ce défaut ; car qui peut savoir la couleur qu’avaient les édifices de Pompéi à leur dernier jour ? Ce peintre a le pinceau sec, la touche dure, mais il a de la force, ses conceptions ne manquent ni d’imagination ni d’originalité. Ses têtes ont de la variété et de la vérité ; s’il entendait l’usage du clair-obscur, il mériterait peut-être un jour la réputation qu’on lui fait ici ; en attendant, il manque de naturel, de coloris, de légèreté, de grâce, de noblesse, et le sentiment du beau lui est totalement étranger ; il ne manque pas d’une sorte de poésie sauvage : toutefois, l’effet général de ses tableaux est désagréable à l’œil, et son style roide, mais qui n’est pas dépourvu d’énergie, rappelle les imitateurs de l’école de David ; c’est dessiné comme d’après la bosse avec assez de soin et colorié au hasard.

Dans un tableau de l’Assomption, qu’on est convenu à Pétersbourg d’admirer parce qu’il est du fa-