Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/321

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catholiques. Il suffit de citer un seul fait qui eut lieu, en 1835, dans une de ces colonies à Starosiel, gouvernement de Vitepsk. « Le commandant rassembla un jour tous les soldats soumis à ses ordres, et après leur avoir adressé un discours qui leur rappelait leurs devoirs envers la personne sacrée de l’Empereur, il leur déclara que la volonté immuable de ce souverain était qu’ils reconnussent le même Dieu que lui. Le plus grand nombre résista, et déclara qu’il leur était moins difficile de mourir que de trahir leur religion ; à peine eurent-ils prononcé cette résolution héroïque, que les soldats russes de cette colonie reçurent l’ordre de se précipiter sur leurs compagnons, et de les frapper à coups de bâton et à coups de sabre. Beaucoup moururent à la suite des blessures qu’ils avaient reçues. » (Vol. I, pages 244, 245.)

« Plus de cent soixante prêtres expièrent leur héroïsme religieux par des traitements indignes et par la Sibérie, où le plus grand nombre trouva la mort. » (Vol. I, page 249.)

« Écoutons le chant de victoire qu’entonna le gouvernement russe lors de la défection des Grecs unis ; ce passage fut bientôt après inséré dans l’Abeille du Nord :

« Chacun reconnaît, dans cet événement merveilleux, dit cet acte officiel, la confirmation de l’incontestable vérité, que toute chose penche vers sa propre origine ; et, en effet, cette vérité se fait voir dans la réunion de l’Église ci-devant grecque unie à l’Église orthodoxe ; la propriété légale est revenue aux mains du légal possesseur. Aujourd’hui le clergé réuni des deux ou plutôt d’une seule et même Église adresse en commun au Très-Haut ses prières dans toute l’étendue des éparchies réunies, où jadis périrent tant de victimes d’une superstition barbare. Aux mesures réprouvées de Dieu,