Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/322

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des temps passés, on n’a opposé que des moyens de persuasion, et autant fut terrible la séparation des enfants du sein de leur mère, autant a été facile et joyeux leur retour actuel. Les anciennes blessures sont fermées, les préceptes de la religion affermis, l’esprit et la conscience du peuple tranquillisés. Une branche entière de l’Église russe, abandonnant l’union prétendue, est revenue à l’unité vraie et universelle. « Et la Russie qui, grâce à la sage sollicitude et au pieux exemple de son monarque, a fait de si grands progrès dans les choses de la religion, s’empresse, comme lui, d’exprimer sa reconnaissance au grand auteur de ce paisible triomphe, dont les suites bienfaisantes sont innombrables. » On peut soutenir désormais, avec raison, qu’à l’exception de la Lithuanie proprement dite, et de la Samogitie, la population entière des provinces occidentales de l’Empire est non-seulement russe, mais aussi orthodoxe. Des ennemis s’efforceront en vain de soutenir le contraire, malgré l’histoire et l’état actuel des faits. Leur opinion ne trouve pas d’écho dans les vrais habitants de ces provinces, qui ont conservé le souvenir de leur origine, de leur langue et de leur ancienne croyance. » (Vol. I, pages 267, 268.)

« Un autre ukase du 2 janvier 1839 accorde pardon à tout catholique qui pour meurtre, vol ou autre crime, a été condamné au knout, aux mines, ou aux galères, ou à la prison, s’il se fait schismatique. Puis ces renégats obtiennent aussitôt après la permission de porter, au ruban de la décoration de Sainte-Anne, une médaille frappée en mémoire de l’événement. L’Église catholique perd ainsi ses enfants, ses biens et ses droits. » (Vol. I, page 333.)


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