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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/401

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APPENDICE.


Novembre 1842.

Pendant le cours de cette année, le hasard m’a fait rencontrer deux hommes qui servaient dans notre armée à l’époque de la campagne de 1812, et qui vécurent l’un et l’autre pendant plusieurs années en Russie, après y avoir été faits prisonniers. L’un est Français, actuellement professeur de langue russe à Paris ; il se nomme M. Girard ; l’autre est un Italien, M. Grassini, le frère de la célèbre cantatrice du même nom, laquelle fit sensation en Europe par sa beauté et contribua par son talent dramatique à la gloire de l’école moderne en Italie[1].

Ces deux personnes m’ont raconté des faits qui se confirment les uns par les autres, et qui me paraissent assez intéressants pour mériter d’être publiés.

Ayant noté, sans y retrancher un seul mot, ma conversation avec M. Grassini, je la rapporterai textuellement ; mais comme je n’avais pas eu le même soin relativement aux détails qui m’avaient été communiqués par M. Girard, je ne

  1. Tous les anciens amateurs de musique se rappellent l’effet incomparable qu’elle produisait dans les beaux chants de Mayer, de Zingarelli, de Paesiello, et surtout dans les récitatifs obligés. Après avoir fait époque dans l’histoire de l’art, elle a servi de modèle aux plus grands talents modernes par son expression tragique, par son accent vraiment noble, vraiment italien, par son large style de chant et par l’énergie de sa déclamation.