Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/49

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ont bordé les lacs, les fleuves, la mer, les précipices, de palais enchantés, espèces de quais fantastiques, remparts de marbre bâtis par des fées : ce n’est pas seulement sur les rives de la Brenta qu’on admire ces merveilles ; mais on retrouve de nouveaux prodiges à tous les étages des montagnes. Tant d’églises élevées les unes sur les autres attirent les curieux par leur élégance et par le grand style de leurs peintures, tant de ponts étonnent les regards par leur hardiesse et leur solidité ; le luxe de l’architecture qui brille dans tous les couvents, dans toutes les villes, dans tous les châteaux, dans les villages, dans les villas, dans les ermitages, dans les retraites de la pénitence comme dans les asiles du plaisir, du luxe et de la volupté frappe tellement l’imagination, que la pensée du voyageur est charmée comme ses yeux dans ce pays fameux entre tous les pays du monde. La grandeur des masses, l’harmonie des lignes, là tout est nouveau pour un homme du Nord ; la connaissance de l’histoire ajoute aux plaisirs des étrangers en Italie, mais la vue seule des lieux suffirait à les intéresser… La Grèce elle-même, malgré ses sublimes, mais trop rares reliques, malgré la sévérité de lignes de ses paysages classiques, mais déserts, étonne moins le grand nombre des pèlerins, parce que la Grèce, telle que les âges de barbarie nous l’ont faite, paraît vide, et parce qu’elle a besoin d’être étudiée pour être ap-