Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas assez conformes à la nature intime des animaux, pour servir commodément de base à un traité d’anatomie comparée ; mais les genres, quoique d’ordinaire mieux constitués, n’offraient eux-mêmes, dans leur nomenclature, que des ressources insuffisantes, parce que les espèces n’avaient pas été rangées sous chacun d’eux, conformément à leurs caractères. Ainsi, en plaçant le lamantin sous le genre des morses, la sirène sous celui des anguilles, Gmelin avait rendu toute proposition générale relative à l’organisation de ces genres, impossible ; tout comme en rapprochant dans la même classe, dans le même ordre, et à côté l’un de l’autre, la seiche et le polype d’eau douce, il avait rendu impossible de dire rien de général sur la classe et sur l’ordre qui embrassaient des êtres si disparates.

Je cite là des exemples pris parmi les plus frappants ; mais il en existait une infinité de moins sensibles au premier coup d’œil, qui n’avaient pas des inconvéniens moins réels.

Il ne suffisait donc pas d’avoir imaginé de nouvelles distributions de classes et d’ordres, d’y avoir placé convenablement les genres ; il fallait encore examiner toutes les espèces, afin de savoir si effectivement elles appartenaient aux genres où on les avait mises.

Or quand j’en vins là, je trouvai non-seulement des espèces groupées ou dispersées contre toute raison, mais je remarquai que plusieurs n’étaient pas même établies d’une manière positive, ni par