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mouvement vital que la dissolution était arrêtée, et que les éléments du corps était momentanément réunis.

Tous les corps vivants meurent après un temps dont la limite extrême est déterminée pour chaque espèce, et la mort paraît être un effet nécessaire de la vie, qui, par son action même, altère insensiblement la structure du corps où elle s’exerce, de manière à y rendre sa continuation impossible.

Effectivement, le corps vivant prouve des changements graduels, mais constants, pendant toute sa durée. Il croît d’abord en dimensions, suivant des proportions et dans des limites fixées pour chaque espèce et pour chacune de ses parties ; ensuite il augmente en densité dans la plupart de ses parties : c’est ce second genre de changement qui paraît être la cause de la mort naturelle.

Si l’on examine de plus près les divers corps vivants, on leur trouve une structure commune qu’un peu de réflexion fait bientôt juger essentielle à un tourbillon tel que le mouvement vital.

Il fallait, en effet, à ces corps des parties solides pour en assurer la forme, et des parties fluides pour y entretenir le mouvement. Leur tissu est donc composé de réseaux et de mailles, ou de fibres et de lames solides qui renferment des liquides dans leurs intervalles ; c’est dans les liquides que le mouvement est le plus continuel et le plus étendu ; les substances étrangères pénètrent le tissu intime du corps en