Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de distinction, et que l’on ait toujours réparti les êtres naturels en deux immenses divisions, celle des êtres vivants et celle des êtres bruts.

DES ÊTRES VIVANTS, ET DE L’ORGANISATION EN GÉNÉRAL.

Si pour nous faire une idée juste de l’essence de la vie, nous la considérons dans les êtres où ses effets sont les plus simples, nous nous apercevrons promptement qu’elle consiste dans la faculté qu’ont certaines combinaisons corporelles de durer pendant un temps et sous une forme déterminée, en attirant sans cesse dans leur composition une partie des substances environnantes, et en rendant aux éléments des portions de leur propre substance.

La vie est donc un tourbillon plus ou moins rapide, plus ou moins compliqué, dont la direction est constante, et qui entraîne toujours des molécules de mêmes sortes, mais où les molécules individuelles entrent et d’où elles sortent continuellement, de manière que la forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matière.

Tant que ce mouvement subsiste, le corps où il s’exerce est vivant ; il vit. Lorsque le mouvement s’arrête sans retour, le corps meurt. Après la mort, les éléments qui le composent, livrés aux affinités chimiques ordinaires, ne tardent point à se séparer, d’où résulte plus ou moins promptement la dissolution du corps qui a été vivant. C’était donc par le