Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ticulière de filaments dont la propriété distinctive, dans l’état de vie, est de se contracter en se plissant quand ils sont touchés ou frappés par quelque corps, ou quand ils éprouvent, par l’intermédiaire du nerf, l’action de la volonté.

Les muscles, organes immédiats du mouvement volontaire, ne sont que des faisceaux de fibres charnues ; toutes les membranes, tous les vaisseaux qui ont besoin d’exercer une compression quelconque sont armés de ces fibres ; elles sont toujours intimement unies des filets nerveux ; mais celles qui concourent aux fonctions purement végétatives se contractent à l’insu du moi, en sorte que la volonté est bien un moyen de faire agir les fibres, mais ce moyen n’est ni général, ni unique.

La fibre charnue a pour base une substance particulière appelée fibrine, qui est indissoluble dans l’eau bouillante, et dont la nature semble être de prendre d’elle-même cette forme filamenteuse.

Le fluide nourricier ou le sang, tel qu’il est dans les vaisseaux de la circulation, non-seulement peut se résoudre, pour la plus grande partie, dans les éléments généraux du corps animal, le carbone, l’hydrogène, l’oxygène et l’azote, mais il contient déjà la fibrine et la gélatine presque toutes disposées à se contracter et à prendre les formes de membranes ou de filaments qui leur sont propres ; du moins suffit-il d’un peu de repos pour qu’elles s’y manifestent. Le sang manifeste aussi aisément