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vivement et amènent plus de sang ; le fluide nerveux devient plus abondant et augmente la sensibilité locale ; il augmente à son tour l’irritabilité des artères, et cette action mutuelle peut aller fort loin. On l’appelle orgasme et quand elle devient douloureuse et permanente, inflammation. L’irritation peut aussi commencer par le nerf quand il éprouve des sensations vives.

Cette influence mutuelle des nerfs et des fibres, soit du système intestinal, soit du système artériel, est le véritable ressort de la vie végétative dans les animaux.

Comme chaque sens extérieur n’est perméable qu’à telle ou telle substance sensible, de même chaque organe intérieur peut n’être accessible qu’à tel ou tel agent d’irritation. Ainsi le mercure irrite les glandes salivaires, les cantharides irritent la vessie, etc.… Ces agents sont ce que l’on nomme des spécifiques.

Le système nerveux étant homogène et continu, les sensations et irritations locales le fatiguent tout entier ; et chaque fonction, portée trop loin, peut affaiblir les autres. Trop d’aliments empêchent de penser ; des méditations trop prolongées affaiblissent la digestion, etc.

Une irritation locale excessive peut affaiblir le corps entier, comme si toutes les forces de la vie se portaient sur un seul point.

Une seconde irritation produite sur un autre