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qui les déterminent à agir comme les sensations ordinaires et accidentelles déterminent communément. C’est une sorte de rêve ou de vision qui les poursuit toujours ; et dans tout ce qui a rapport à leur instinct, on peut les regarder comme des espèces de somnambules.

L’instinct a été accordé aux animaux comme supplément de l’intelligence, et pour concourir avec elle, et avec la force et la fécondité, au juste degré de conservation de chaque espèce.

L’instinct n’a aucune marque visible dans la conformation de l’animal ; mais l’intelligence, autant qu’on a pu l’observer, est dans une proportion constante avec la grandeur relative de cerveau et surtout de ses hémisphères.

DE LA MÉTHODE DANS SON APPLICATION AU RÈGNE ANIMAL

D’après ce que nous avons dit sur les méthodes en général, il s’agit de savoir quels sont dans les animaux les caractères les plus influents dont il faudra faire les bases de leurs premières divisions. Il est clair que ce doivent être ceux qui se tirent des fonctions animales ; c’est-à-dire des sensations et du mouvement, car non-seulement ils font de l’être un animal, mais ils établissent en quelque sorte le degré de son animalité.

L’observation confirme ce raisonnement, en montrant que leurs degrés de développement et de com-