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aîné, mort peu de temps avant lui, membre de l'Institut, et l'une de nos plus célèbres astronomes, avait été, pendant cinquante-deux ans, de cette même Académie. Le père et les deux fils y siégèrent ensemble pendant quatorze ans[1].

Cette espèce d'illustration, dont si peu de familles ont joui, est du nombre de celles qu'on peut citer dans l'éloge d'un homme de lettres ; quelle que soit la constitution de l'État, on peut toujours avouer une noblesse qui ne passe aux enfants qu'autant qu'ils le méritent par les mêmes travaux que leurs pères.

Fils d'un physicien, le jeune Lemonier devait naturellement se livrer à la physique, et il le fit d'abord avec succès. Il traduisit le Traité de l'équilibre des liqueurs de Cotes ; il trouva une manière ingénieuse de comparer le degré de fluidité des divers liquides, en comparant la rapidité avec laquelle ils s'écoulent par des orifices semblables[2]. Il montra que la commotion électrique peut se communiquer instantanément à plus d'une lieue sans s'affaiblir ; que l'eau est un des meilleurs conducteurs de l'électricité ; que l'air contient souvent une assez forte quantité de cette matière, même

  1. Louis-Guillanme Lemonier fut nommé ajoint-botaniste le 3 juillet 1743, associé le 14 mars 1744, et pensionnaire le 5 août 1758.
    Son frère Pierre-Charles, l'astronome, avait été nommé en 1735, et mourut le 3 avril 1799. Son éloge, par M. Lefèvre-Gineau, n'a point encore été imprimé.
    Leur père, Pierre Lemonmier, avait été nommé adjoint géomètre en 1725 et associé vétéran en 1736 ; il mourut, en 1757, à quatre-vingt—deux ans. Il ne paraît pas que son éloge ait été fait.
  2. Mémoires de l'Académie, pour 1741.