Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lorsqu'il n'y a pas la moindre apparence d'orage[1]. Il est le premier qui ait fait voir que les conducteurs se chargent d'électricité en raison, non pas de leur masse, comme on devait être tenté de le croire, mais de leur surface, et surtout de leur longueur[2]. Ces faits, aujourd'hui vulgaires, étaient alors des découvertes réelles et même brillantes, et le docteur Priestley, dans son Histoire de l'électricité, leur assigne la place honorable qu'ils méritent. Les articles Aimant et Aiguille aimantée, de la première Encyclopédie, remarquables par leur précision et leur clarté, sont de M. Lemonnier.

Mais, à côté de la physique, l'histoire naturelle eut bientôt une grande part à ses affections, et finit par l'emporter entièrement. Lorsque Cassini de Thury et Lacaille allèrent, en 1739, dans le midi de la France pour y prolonger la méridienne de l'Observatoire, Lemonnier, âgé alors de vingt-deux ans, fut envoyé avec eux pour recueillir les observations qui se présenteraient sur leur route. Il décrivit les mines d'ocre, de houille, de fer, d'antimoine et d'améthyste de l'Auvergne, les eaux minérales du Mont-d'Or, et les mines de fer et de jayet du Roussillon[3]. Il examine quelques eaux minérales, particulièrement celles de Barèges[4] ; il fit connaître les mauvaises qualités de certains champignons[5]. Ces premiers travaux en annonçaient de plus heureux,

  1. Mémoires de l'Académie, pour 1752, p. 233.
  2. Ibid., pour 1746, p. 447.
  3. Ibid., pour 1744.
  4. Ibid., pour 1747.
  5. Ibid., pour 1760.