Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/107

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plantes. Simon et Michaud allèrent en Perse ; Antoine Richard parcourut les îles et les côtes de la Méditerranée ; Piraut se rendit sur les bords de l’Euphrate ; Aublet et ensuite Richard fils, à Cayenne ; Poivre, aux Indes et à la Chine, d’où les missionnaires faisaient d’ailleurs de fréquents envois ; Desfontaines visita l’Atlas, La Billardière le Liban.

Lemonnier lui-même recherchait dans ses courses les végétaux de l’intérieur de la France. Dès 1745 il avait fait l’herborisation de la forêt de Fontainebleau avec Linnæus, Antoine et Bernard de Jussieu ; et ce serait déjà pour tout autre un assez grand honneur que d’avoir été, même pour quelques jours seulement, le compagnon de trois pareils hommes. En 1753, il visita l’Auvergne, et fit imprimer le catalogue des plantes qu’il y avait trouvées. En 1775, il fit quelques herborisations avec J. J. Rousseau.

Ceux de ces voyages qui eurent lieu sous Louis XV, enrichirent d’abord le jardin de Trianon ; mais, lorsqu’après sa mort ce jardin fut abandonné, celui de Paris en reçut les premiers produits. Au reste, ni le prince ni son botaniste n’avaient voulu s’en réserver la jouissance exclusive ; des échanges, des distributions gratuites aux botanistes célèbres, les répandirent dans toute l’Europe. Souvent Linnæus reçut des graines recueillies de la main même de Louis XV, et il en témoigna sa gratitude en donnant le nom du roi, celui du duc d’Ayen et celui de Lemonnier, à autant de genres de plantes.

Avec tant de secours, Lemonnier aurait pu se placer