Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/110

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ques années. Il proposa aussi plusieurs fois au ministère de faire planter en France le pin de Riga, si nécessaire pour la nature, que nous allons chercher à grands frais, et dont nous manquons toujours en temps de guerre : mais des gens intéressés a faire venir cet arbre de loin entravèrent constamment ses projets. Lemonnier réussit mieux pour les fleurs et les arbres d'ornement. On lui doit la belle-de-nuit à longues fleurs, le faux acacia à fleurs couleur de rose, l'amandier à feuilles satinées ; il a multiplié prodigieusement les kalmias, les rhododendrons et les autres beaux arbustes de l'Amérique septentrionale. C'est lui qui a introduit l'usage du terreau de bruyère, si utile pour la culture des plantes du Cap et de l'Amérique.

Mais c'est assez le considérer comme agriculteur et comme botaniste ; voyons-le un moment sur un autre théâtre.

La faveur de Louis XV, et la confiance qu'il avait obtenue chez les grands comme médecin, devaient l'engager à tourner ses vues du côté de la cour ; il y fut tout à fait déterminé par une dame à qui son art avait sauvé la vie, la comtesse de Marsan. Elle se lia avec lui d'une amitié assez rare alors entre personnes d'un rang si différent, le logea chez elle, lui fournit toutes les facilités pour allier son amour pour la botanique avec l'assiduité nécessaire à la cour ; enfin elle le fit placer auprès des enfants de France, dont elle était gouvernante.

Malgré tous ces moyens d'avancement, malgré les services qu'il avait rendus comme médecin en chef de l'armée d'Hanovre, pendant la guerre de 1756, la mo-