caisses. L'Héritier, sa femme, Broussonnet et Redouté emballent l'herbier, et, dès le grand matin, il part en poste avec son trésor pour Calais : il n'est tranquille que lorsqu'il a touché le sol de l'Angleterre.
Il passa quinze mois à Londres, vivant dans la retraite la plus absolue, et ne s'occupant que de la collection précieuse qu'il y avait portée. Les secours de toute espèce lui furent prodigués pour son travail. La bibliothèque de M. Banks lui fut toujours ouverte ; l'herbier de Linnæus, acheté par le docteur Smith, ceux de tous les botanistes anglais furent à sa disposition, et il réussit à terminer cet ouvrage, qu'il devait publier sous le titre de Flore de Pérou. On m'a assuré du moins qu'il en rapporta le manuscrit complet. Il avait fait venir Redouté à Londres pour en dessiner les figures : soixante ont été absolument finies, et plusieurs sont gravées.
Dans ses moments de relâche il visitait les jardins des environs de Londres, et faisait peindre les plus magnifiques des plantes qui en font l'ornement. Ces figures, superbement gravées, au nombre de trente-quatre, furent publiées à son retour, sous le titre de Bouquet anglais (Sertum anglicum ; Paris, 1788). Le livre fut dédié aux Anglais, et tous les nouveaux genres qui y sont décrits reçurent des noms de botanistes anglais, manière ingénieuse et délicate de témoigner sa reconnaissance de l’accueil qu'ils lui avaient fait.
C'est le plus beau et le dernier des ouvrages qu'il a mis au jour : ce n'est pas, à beaucoup près, le dernier qu'il ait composé ;_mais plusieurs causes que je