aucune branche qui ne soit plus ou moins liée à celle-là.
Gilbert la traita d’une manière digne de son importance. Il parcourut à pied toute la généralité de Paris ; il consulta les fermiers intelligents : il fut souvent obligé de les épier, et exposé à des refus, des humiliations, avant d’arriver à connaître quelques pratiques secrètes. Il examina l’exposition, la nature du sol, les débouchés de chaque canton ; étudia les plantes qui pouvaient réussir dans chacun d’eux, et déduisit de ce grand amas de faits le système de division le plus avantageux, les moyens les plus simples de l’introduire et de vaincre les obstacles qui s’y opposaient.
Un des résultats les plus curieux de ses recherches, c’est que le système de culture que ses méditations et son expérience lui avaient indiqué comme le plus avantageux se trouva être précisément le même que les Romains observaient dans les temps les plus florissants de la République. Comment se fait-il que nous soyons si instruits des crimes et des malheurs des anciens peuples, et que nous connaissions si peu les procédés de leur industrie ? et pourquoi avons-nous été si longtemps à retrouver la trace de leurs pratiques agricoles, tandis que leur ambition, leur tyrannie et leur bassesse n’ont manqué d’imitateurs dans aucun siècle ?
Ce mémoire de Gilbert n’a pas eu le sort de tant d’ouvrages, couronnés sans doute faute de concurrents, mais bientôt après condamnés au tribunal du public : il est regardé encore aujourd’hui comme un livre fonda-