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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/17

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Vicq-d'Azyr alla plus loin encore.

Riche des travaux de Daubenton, de Haller, de Hunter, de Monro, de Camper, de Pallas, Vicq-d'Azyr embrassa l’anatomie comparée dans son ensemble ; il y porta ce génie profond qui voit dans les sciences le but à atteindre, et cet esprit de suite par lequel on l'atteint ; et la grande réforme opérée, en effet, par M. Cuvier dans l'anatomie comparée, nul ne l'a plus avancée que Vicq d'Azyr.

Ça été même un bonheur pour cette science que de passer immédiatement des mains de l'un de ces deux grands hommes dans les mains de l'autre.

Vicq d'Azyr y avait porté le coup d'œil du physiologiste ; M. Cuvier y porta, plus particulièrement, celui du zoologiste ; et l'on peut croire qu'elle avait un égal besoin d'être considérée sous ces deux points de vue. On peut croire que sa réforme n'a été si complète, et son influence si générale, que parce que, tour à tour étudiée et remaniée pour se prêter et à la zoologie, et à la physiologie, elle a pu devenir, tout à la fois, le guide et le flambeau de ces deux sciences.

Quoi qu'il en soit, l’anatomie comparée n'était encore qu'un recueil de faits particuliers touchant la structure des animaux. M. Cuvier en a fait la science des lois générales de l'organisation animale.

Ce même homme qui avait transformé la méthode zoologique, de simple nomenclature, en un instrument de généralisation, a su disposer les faits en anatomie comparée dans un ordre tel, que, de leur simple rapprochement, sont sorties toutes ces lois admirables, et de plus en plus élevées : par exemple, que chaque espèce d'organe a ses modifications fixes déterminées ; qu'un rapport constant lie entre elles toutes les modifications de l'organisme ; que certains organes ont, sur l'ensemble de l'économie, une influence plus marquée et plus décisive : d'où la loi de leur subornination, que certains traits d'organisation s'appellent nécessairement les uns les autres, et qu’il en est, au contraire, d'incompatibles et qui s'excluent : d'où la loi de leur corrélation ou coexistence ; et tant d'autres lois, tant d'autres rapports généraux, qui ont enfin