Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/185

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brillant éclat, et d'en tirer l'application la plus audacieuse : résumé clair et précis de tout ce qui avait été fait jusque-là, cet ouvrage fut traduit dans plusieurs langues, et commença à répandre au dehors la réputation de Priestley.

Mais, quittant le travail ingrat d'exposer las découvertes des autres, il ne tarda pas à se placer lui-même parmi les physiciens originaux.

C'est par ses recherches sur les différentes espèces d'air qu'il a surtout mérité ce titre, et qu'il a établi le monument le plus durable de sa gloire[1].

Depuis longtemps on savait que plusieurs corps laissent échapper de l'air, et que d'autres en absorbent dans certaines circonstances. On avait remarqué que l'air des fosses d'aisances, du fond des puits, celui qui s'élève des liqueurs en fermentation, éteint les lumières et fait périr les animaux ; on connaissait encore, dans l'intérieur des mines, un air léger qui s'élève le plus souvent vers les voûtes des souterrains, et qui s'enflamme quelquefois avec de grandes explosions : le premier avait reçu le nom d'air fixe, et l'autre celui d'air inflammable. Ce sont les mêmes que nous appelons aujourd'hui gaz acide carbonique et gaz hydrogène. Cavendish avait déterminé leurs pesanteurs spécifiques ; Black avait reconnu que c'est l'air fixe qui rend la chaux et les alca -

  1. Expériences et observations sur différentes espèces d'air. Le premier volume parut en 1774 : il y en a trois ; le dernier est de 1779. Cet ouvrage a été continué sous le titre d'Expériences et observations concernant différentes branches de la philosophie naturelle ; 3 vol. in-8º, dont le dernier est de Birmingham, 1786. Le tout a été traduit en français par Gibelin ; 6 vol. in-12, Paris, 1775 à 1780.