Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/220

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nées après, la médecine s'en fait un moyen d'anéantir des contagions mortelles : de pauvres paysans trouvent la vaccine ; un savant la fait connaître, et l'un des fléaux les plus destructeurs va disparaître de l'univers.

Ces réflexions m'ont un peu éloigné de mon sujet ; mais on me pardonnera de m'y être laissé entraîner. J'avais d'abord à montrer l'importance de la place que M. Cels occupât dans l'Institut ; maintenant je reviens à lui, et je vais essayer de faire voir par quelle suite de travaux il s'était rendu digne de cette place.

Né à Versailles, en 1743, d'un père employé dans les bâtiments du roi, il était entré, dès sa première jeunesse, dans les bureaux de la ferme générale, et, s'y étant distingué par des talents et de la probité, il avait obtenu de bonne heure l'emploi assez lucratif de receveur des fermes près de l'une des barrières de Paris.

Mais dès sa jeunesse aussi, tout en s'occupant avec assiduité des devoirs de ses places, il savait encore trouver du temps pour l'étude, et s'y livrait avec ardeur.

Il aimait les livres, et mettait à en acquérir une grande partie de ses économies.

Portant dans leur connaissance un esprit d'ordre qui lui fut toujours naturel, il désira de perfectionner les méthodes bibliographiques, et rédigea dans cette vue de concert avec le libraire Lottin, l'ouvrage intitulé : Coup-d'œil éclairé d'une grande bibliothèque à l'usage de tout possesseur de livres, 1 vol. in-8°, 1773.

Ce n'est, à proprement parler, qu'un recueil d'étiquettes faites pour être placées sur les rayons, afin de distinguer les livres d'après les sujets auxquels ils se