Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/231

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Ces dehors un peu âpres, cette façon un peu vive d'exprimer ses improbations, n'altéraient en rien la profonde estime que M. Cels inspirait à ceux qui avaient pu le connaître.

La preuve en est qu'il réunissait toutes les voix quand il fallait charger quelqu'un des affaires de l'Institut, et que les opinions l'emportaient très-souvent dans nos délibérations. Il faut qu'un avis soit bien bon pour que la manière de le présenter n'influe point sur le succès, et qu'un homme ait bien du mérite pour qu'il n'ait aucune peine à prendre pour se faire aime.

Il est vrai que l'activité naturelle de M. Cels redoublait encore quand il s'agissait de servir l'Institut. Il venait ici à pied, de bien plus loin que nous tous, puisqu'il demeurait à la campagne ; et cependant il était le plus assidu et le premier arrivé, non-seulement aux séances, mais à tous les comités et aux nombreuses commissions dont il se laissait toujours nommer membre.

L'hiver ni la nuit ne l'arrêtaient point, et nous savons, de ses collègues dans l'administration, qu'il remplissait ainsi tout ce dont il se chargeait.

Aussi doit-on dire, à l'éloge de ses chefs, autant qu'au sien, qu'ils ne lui surent jamais mauvais gré de se dispenser de tout ce que n'exigeait pas le service public. Lorsqu'une suite d'événements presque miraculeux eut ramené la France, après des malheurs dont l'histoire n'offre guère d'exemples, à un degré subit de splendeur et de puissance dont elle en offre peut-être encore moins, M. Cels fut continué dans les fonctions