Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/246

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Essayons de tracer une esquisse rapide, et de ce point de vue en lui-même, et de la manière particulière dont M. Adanson l'envisagea.

Un être organisé est un tout unique, un ensemble de parties qui réagissent les unes sur les autres pour produire un effet commun. Nulle de ses parties ne peut donc être modifiée essentiellement sans que toutes les autres ne s'en ressentent. Il n'y a donc qu'un certain nombre de combinaisons possibles parmi les grandes modifications des organes principaux, et sous chacune de ces combinaisons supérieures, il n'y a encore qu'un certain nombre de combinaisons subordonnées, de modifications moins importantes, qui puissent avoir lieu.

Par conséquent, si l'on avait une connaissance exacte de toutes ces combinaisons des différents ordres, et que chacune fût rangée à la place déterminée par les organes qui la constituent, l'on aurait aussi une représentation véritable de tout le système des êtres organisés ; tous leurs rapports, toutes leurs propriétés se laisseraient réduire à des propositions générales ; la nature infime de chacun d'eux se laisserait clairement démontrer : en un mot, l'histoire naturelle serait une science exacte.

Voilà ce qu'on entend par la méthode naturelle. Principale clef des mystères de l'organisation, seul fil propre à guider dans cet inextricable labyrinthe des formes de la vie, ce n'est que par elle que le naturaliste pourra s'élever un jour à cette hauteur d'où la nature entière lui apparaîtra, dans son ensemble et dans ses