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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/251

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l'arrangement qu'il avait introdruit, en 1758, au jardin de Trianon, et par les fragments que ses amis ou ses disciples en ont publiés.

Il y a de fortes raisons de croire que Linnæus avait profité des conversations de Bernard de Jussieu sur ce sujet ; car plusieurs des rapprochements indiqués dans ses Ordines naturales, publiés en 1753, sous forme de simple liste non motivée, auraient difficilement pu naître des vues qui ont dirigé cet homme célèbre dans ses autres ouvrages.

On a pensé aussi que M. Adanson, élève de Bernard de Jussieu, avait recueilli dans les leçons de son maître les premiers germes de quelques-unes des familles ; mais, cette conjecture fut-elle fondée, sa gloire y perdrait peu. S'il profita de ces leçons, c'est en homme de génie qu'il le fit. Le plan général de son livre, les principes directs qu'il établit, sa marche franche et hardie, tout cela est bien à lui, et ce n'est pas ainsi qu'on emprunte. Quelques erreurs même que Bernard de Jussieu avait évitées, prouvent l'originalité du travail de M. Adanson. Elles venaient toujours de la même cause, la négligence de quelque organe important : et ce n'était pas pour avoir établi ses distributions sur un nombre trop petit de systèmes partiels, car il avait commencé par en faire soixante-cinq, fondés sur autant de considérations différentes ; mais c'est, comme nous l'avons insinué, faute d'avoir bien saisi le principe fécond de la subordination des caractères. Au reste, ces erreurs sont peu nombreuses, parce qu'un tact délicat suppléa souvent à ce que la méthode n'aurait pu donner par