Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elle-même, et l'ouvrage offre en revanche une foule d'aperçus heureux que les découvertes plus récentes n'ont fait que confirmer.

M. Adanson a, par exemple, indiqué le périsperme et son importance pour caractériser les familles, quoiqu'il ne lui ait point donné de nom. Il a formé la famille des hépatiques, et bien limité celle des joubarbes. Il a senti le premier le rapprochement des campanulacées avec les composées, des aristoloches avec les éléagnées ; des ményanthes avec les gentianées, et celui du trapa avec les onagres, que Bernard de Jussieu ignorait, et qu'on a reconnus depuis. Ses divisions des liliacées, des dipsacées, des composées, sont'originales et bonnes. Ses groupes de champignons sont supérieurs à ceux de Linnæus. Il a séparé avec raison les thymélées des éléagnées, et les nyctaginées des amaranthacées, que Bernard de Jussieu confondait. Enfin, un très-grand nombre de ses genres ont été reconnus et adoptés par les botanistes les plus modernes.

Dans sa préface, M. Adanson fait l'histoire de la botanique avec une érudition étonnante dans un homme presque toujours occupé d'observer. Il y assigne avec précision de combien de plantes, de figures et d'idées nouvelles chaque auteur a enrichi cette science. Il y donne même une sorte d'échelle du mérite des systèmes de ses prédécesseurs ; mais c'est seulement dans leur accord plus ou moins parfait avec ses familles naturelles qu'il en prend la mesure. C'était se mettre lui-même à la tête de tous les botanistes, et, en effet, il n'était pas trop éloigné de cette opinion. Il ne cache point surtout