rassemblés. Il ne s'agissait plus d'appliquer sa méthode universelle seulement à une classe, à un règne, ni même à ce qu'on appelle communément les trois règnes, mais d'embrasser la nature entière, dans l'acception la plus étendue de ce mot. Les eaux, les météores, les astres, les substances chimiques, et jusqu'aux facultés de l'âme, aux créations de l'homme, tout ce qui fait ordinairement l'objet de la métaphysique, de la morale et de la politique, tous les arts, depuis l'agriculture jusqu'à la danse, devaient y être traités.
Les nombres seuls étaient effrayants : vingt-sept gros volumes exposaient les rapports généraux de toutes ces choses et leur distribution ; l'histoire de 40,000 espèces était rangée par ordre alphabétique dans 150 volumes ; un vocabulaire universel donnait l'explication de 200,000 mots ; le tout était appuyé d'un grand nombre de traités et de mémoires particuliers, de 40,000 figures et de 30,000 morceaux des trois règnes.
Chacun se demanda comment un seul homme avait pu, non pas approfondir, mais seulement embrasser tant d'objets différents, et quels trésors suffiraient à leur publication.
En effet, les commissaires de l'Académie trouvèrent l'exécution fort inégale. Les parties étrangères à l'histoire naturelle se réduisaient à de simples indications ; les deux tiers des figures étaient coupées ou calquées dans des ouvrages connus ; beaucoup de volumes étaient grossis par des matériaux qui attendaient encore leur rédaction.
Ces commissaires donnèrent donc à M. Adanson le