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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/256

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conseil très-sage de détacher de ce vaste ensemble les objets de ses propres découvertes, et de les publier séparément, en se contentant d'indiquer d'une manière générale les rapports nouveaux qu'il pourrait apercevoir entre eux et les autres êtres.

Les sciences auront longtemps à regretter qu'il ait refusé de suivre ce conseil ; car divers mémoires, indépendants de ses grands ouvrages, montrent qu'il était capable de beaucoup de sagacité dans l'examen des objets particuliers.

Qu'on nous permette de présenter ici une analyse succincte des principaux de ses écrits.

Le taret, ce coquillage qui ronge les vaisseaux et les pieux, et qui a menacé l'existence même de la Hollande, avait été examiné par plusieurs auteurs. M. Adanson fut pourtant le premier qui en fit connaître la vraie nature, et l'analogie avec la pholade et les bivalves. La description qu'il en donne est un modèle en ce genre[1].

On en doit dire autant de celle du baobab[2]. C'est un arbre du Sénégal, le plus gros du monde ; car son tronc a quelquefois 24 pieds de diamètre, et sa cime 120 à 150 : mais il lui faut des milliers d'années pour arriver au terme de son accroissement. On lui a donné le nom d’adansonia, d'après le botaniste qui l'a si bien décrit, et 'Linnæus l'a généreusement conservé à l'arbre, malgré toutes les raisons qu'il avait de se plaindre du patron qu'on lui avait choisi.

  1. Mémoires de l'Académie pour 1759.
  2. Ibid., 1761.