Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/273

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de la faire prévaloir en France, et attacha, sa réputation au sort de cette entreprise.

Comme c'est surtout dans la distinction des espèces que les méthodes de Linnæus montrent leur avantage, et que les collections de Paris n'en offraient pas alors un assez grand nombre de nouvelles pour servir de base à des travaux importants, il résolut de visiter les cabinets étrangers les plus riches, et il se dirigea d'abord vers l'Angleterre, que son commerce universel, ses immenses colonies, ses grandes expéditions maritimes, et le goût de son roi et de plusieurs de ses grands seigneurs pour l'histoire naturelle, avaient rendue alors le plus riche entrepôt des productions des deux mondes.

M. Banks y jouissait dès ce temps-là de cette belle existence qui rendra son nom immortel dans l'histoire des sciences par le noble usage qu'il en fait : sa maison était le rendez-vous de tout ce que l'Europe possédait de plus illustre, et une école toujours ouverte aux jeunes gens qu'enflammaient de si beaux exemples. Il fit faire, suivant sa coutume, à M. Broussonnet une espèce de noviciat d'une année ; et, quand il se fut bien assuré qu'il était digne de son estime, il la lui voua pleine et entière, et ne cessa de lui en donner des preuves pendant le reste de sa vie.

C'est chez M. Banks que M. Broussonnet commença ses travaux sur les poissons, et c'est avec les présents que ce généreux ami des sciences lui avait faits d'une foule d'objets recueillis par lui-même lors du premier voyage du capitaine Cook, que ces travaux auraient été