Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/274

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continués sans les divers événements qui en détournèrent l'auteur.

La première partie en parut à Londres, en 1782, sous le titre d’Ichthyologiæ decas I. Elle contient les descriptions latines en style linnéen, et peut-être trop minutieusement détaillées, de dix poissons rares, dont la moitié étaient inconnus, accompagnées d'autant de planches : c'était un beau frontispice pour un ouvrage important, et l'on regrettera toujours que l'auteur n'en ait pas repris la continuation, malgré les avances qu'il avait déjà faites pour les gravures des livraisons suivantes.

M. Broussonnet revint de Londres, précédé de la réputation de son livre, décoré du titre de membre de la Société royale, et comptant parmi ses amis les Linnæus fils, les Solander, les Sparrman, les Sibthorp, les Scarpa, et plusieurs autres naturalistes de ce rang.

S'adonner entièrement à la marche et aux systèmes de Linnæus n'aurait pas été alors un titre aux yeux de ceux qui avaient ici le plus de prépondérance, et surtout de notre respectable Daubenton, qui jouissait de beaucoup de crédit à l'Académ!e et près du ministère; mais le caractère aimable, les manières douces et prévenantes de M. Broussonnet, son ton modeste et réservé, firent oublier sa profession de foi, et il trouva son plus zélé protecteur dans l'homme dont sa doctrine contrariait le plus les idées. Daubenton le fit son suppléant au collège de France, son adjoint à l'école vétérinaire[1],

  1. En janvier 1781. Cette chaire fut supprimée en l788.