voir ; un grand nombre de départements s'insurgent : leurs mesures mal concertées échouent et complètent la victoire de la victoire de leurs oppresseurs ; des commissaires sont envoyés partout pour sévir contre ceux qui avaient montré un peu d'énergie. M. Broussonnet, que ses compatriotes avaient député malgré lui à la commission insurrectionnelle de Bordeaux, et nommé à la convention que les départements insurgés devaient réunir à Bourges, est emprisonné dans la citadelle de Montpellier, et aurait eu bientôt le même sort que tant d'autres savants illustres, que tant d'autres magistrats vertueux, s'il ne se fut évadé comme par miracle.
Son frère occupait l'emploi de médecin dans l'armée des Pyrénées ; c'est auprès de lui qu'il se réfugia, cherchant à s'y faire oublier quelques instants sous les habits d'un médecin subalterne, mais ne sachant que trop que l'oubli ne pourrait pas être long, et ne songeant qu'à se ménager une occasion favorable de franchir la frontière.
Un jour, sous prétexte de cueillir quelques simples pour l'hôpital militaire, il s'élève dans la montagne en habit léger de botaniste pour éviter tout soupçon, et, accompagné seulement de quelques jeunes médecins de l'armée ; il trouve moyen d'échapper à leur vue au détour d'un vallon, et, gravissant aussi rapidement que ses forces le lui permettent les sentiers les plus escarpés, où il risquait moins d'être vu, il s'élance à la brèche de Roland.
D'autres dangers l'y attendaient. La nuit arriva sans lui permettre de se reposer, car l'apparition d'une pa -