pour enrichir sa patrie de connaissances utiles qu'il l'avait quittée ; et l'on se contenta de cette raison, probablement parce qu'il n'avait pas de grands biens à confisquer. Ses places même ne donnaient plus d'envie ; car pendant son absence on avait supprimé toutes les académies, toutes les universités, toutes les écoles : il n'y avait plus de police en médecine, et chacun traitait les malades comme il voulait et les guérissait comme il pouvait.
Cependant les gens qui avaient fait toutes ces suppressions eurent promptement lieu de s'apercevoir que, s'il était à la rigueur superflu d'apprendre toute autre chose, on ne pouvait guère se dispenser d'apprendre la médecine. Toute la France se précipitait aux frontières, et, après des prodiges inouïs de dévouement et de valeur, les défenseurs de la patrie ne trouvaient aucun secours pour leurs blessures et pour leurs maladies. On commença donc par l'érection des écoles de médecine cette longue suite de restaurations, que l'établissement de l'université vient de couronner et de lier en un ensemble aussi imposant par l'étendue de son plan que par la vigueur de son organisation.
M. de Fourcroy, chargé dès ce temps-là de diriger ces sortes d'établissements, appela à l'école de Paris les maîtres les plus célèbres de la capitale, et ne manqua point de placer M. Lassus dans le nombre. Nommé d'abord à la chaire d'histoire de la médecine et de médecine légale, il préféra ensuite celle de pathologie externe, que la mort de Choprat avait rendue vacante, et qui convenait davantage à ses goûts quoique par