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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/305

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charme par un caractère doux et par une gaieté originale ; serviable pour tout ce qui l’approchait, il eut du bonheur dans tout ce qu’il entreprit, et fut heureux jusque dans son genre de mort, qui fut à peu près tel qu’il l’avait souhaité.

Une maladie très-aiguë, qui lui fit promptement perdre connaissance, l’enleva au bout de quelques jours, le 16 mars 1807.

Nous avons vu, dans sa conduite avec Mesdames, une preuve de sa générosité : pour connaître toute sa bonté, il aurait fallu le voir dans l’intérieur de sa maison.

Chargé de bonne heure, par la perte de son père, de soutenir sa mère et ses deux sœurs, il n’avait point voulu d’autre famille, et s’était acquitté de ce devoir avec les soins les plus délicats, toujours récompensés par l’affection la plus tendre. Une des deux sœurs qu’il laissait, éprouva un chagrin si violent de sa perte, qu’elle ne lui survécut que de quelques jours.

La chaire que M. Lassus occupait à l’École de médecine est maintenant remplie par M. Richerand ; sa charge de bibliothécaire de l’Institut a été donnée à M. Charles, et il a été remplacé dans la section de médecine par M. Percy, membre du Conseil de santé des armées, que son humanité et son courage ont rendu aussi respectable à nos ennemis qu’il est chéri parmi nos troupes.

M. Lassus avait aussi été pendant deux ans secrétaire de la classe pour les sciences naturelles[1], et c’est à

  1. Pendant les années 6 et 7 : il a fait en cette qualité les Éloges de Pelletier et de Bayen, imprimés dans le tome II de la classe de mathématique et de physique de l’Institut, et une partie des analyses des travaux de la même classe, imprimés dans les comptes rendus par l’Institut au Corps législatif en l’an 5 et en l’an 6.