Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/342

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nonça son oraison funèbre ; deux autres de ses élèves ont publié des éloges pleins de l'admiration tendre qui animait tous ceux qui approchaient de lui[1].

Mais, après ses ouvrages, le monument qui lui fait le plus d’honneur, ce sont ces hommes mêmes que formèrent ses conseils et son exemple ; et nous croyons ajouter un dernier trait au tableau de sa vie, en traçant immédiatement à sa suite celle d’un neveu qui ne fut pas moins illustre, et qui, sans avoir porté ses idées sur un champ aussi étendu, a fait des pas plus hardis et plus sûrs dans la carrière plus étroite qu’il s’était tracée.


Horace-Bénédict de Saussure était fils de la sœur de madame Bonnet, et devint bientôt l’un des élèves les plus aimés de ce philosophe.

Il était né à Genève, le 17 février 1740, d’un père qui a laissé quelques écrits sur l’agriculture. Sa mère eut l’heureuse prévoyance de l’accoutumer aux exercices pénibles, ce qui ralentit si peu les progrès de son instruction, qu’il se distingua au collège dès l’âge de sept ans ; qu’à vingt il fut en état de disputer une chaire de mathématiques, et qu’à vingt-deux il obtint celle de philosophie.

Ce double concours pouvait déjà faire juger que ses études étaient variées en même temps que profondes. Il en donna une autre preuve, la même année, en choisissant une question de physique végétale pour le sujet

  1. M. Depouilly et Jean Trembley.