Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/343

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de son premier ouvrage, ses Observations sur l'écorce des feuilles et des pétales, dédiées à Haller, et publiées en 1762.

Il y fit connaître le réseau cortical qui enveloppe ces parties, les pores réguliers dont il est percé, leur communication avec la substance intérieure, leur influence sur la nutrition et sur la transpiration de la plante. c’était un beau supplément au livre de son oncle sur les feuilles, et ce petit ouvrage seul a placé honorablement de Saussure parmi les botanistes.

Occupé depuis d'objets plus grands et qui exigeaient des travaux plus pénibles, il se reposa toujours avec plaisir sur ceux de ses premiers goûts. Au milieu de ses voyages dans les Alpes, sur les cimes les plus escarpées, parmi ces méditations profondes qui embrassaient tout ce que la nature nous présente de plus imposant sur le globe, il recueillait avec soin la moindre fleur et la notait dans son livre avec complaisance. Il semblait trouver quelque douceur à la vue de ces derniers êtres vivants, dans le voisinage des immenses ruines de la nature. C'est par la botanique qu'il a terminé ses écrits comme il les avait commencés, et après avoir donné, en 1790, des observations sur le mouvement d'une tremelle des bains d'Aix, il lut encore, en 1796, quelques mois avant sa mort, à la société d'histoire naturelle de Genève, des conjectures sur la cause de la direction constante de la tige et de la racine au moment de la germination.

Mais de Saussure était destiné à d'autres études ; il devait dévoiler des secrets plus profonds. C'était à lui