Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/375

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M. de Fourcroy, plus empressé de faire jouir les chimistes des faits nouveaux qu’il découvrait, que de les étonner par des résultats profonds et longtemps médités, consignait les détails de ses expériences, pour ainsi dire à mesure qu’il les faisait, dans des Mémoires particuliers, et nous avons déjà trouvé qu’il a fait imprimer plus de cent soixante de ces Mémoires, quoiqu’il en manque sûrement encore quelques-uns dans notre liste. Les volumes de l’Académie des sciences, de l'Institut, des Sociétés de médecine et d’agriculture, la grande collection des Annales de chimie, celles du Journal de physique et du Journal des mines, en sont remplies. Il avait entrepris lui-même un recueil périodique sur les applications de la chimie à la médecine ; il a dirigé pendant trois ans la rédaction du Journal des pharmaciens ; et les Annales du Muséum d'histoire naturelle, dont il a conçu la première idée, contiennent beaucoup de ses articles.

On sent bien que ce n’est pas en produisant avec une telle abondance qu’il est possible de donner et ses productions une perfection absolue, et nous avouerons que l’on remarque dans les Mémoires de M. de Fourcroy des idées en général plus étendues que profondes : ses conclusions sont quelquefois un peu précipitées ; il a été assez souvent obligé de se réformer lui-même, et n’a pu toujours éviter de l’être par d’autres. Cependant on ne peut disconvenir aussi que ses résultats ne soient toujours précis et sensibles ; qu’il n’envisage son objet principal par ses diverses faces, et ne l'attaque par tous les agents que la chimie possède ; qu’il ne mette