Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/379

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Il existe un minéral appelé arragonite, qui est jusqu’à ce jour la pierre d’achoppement de la chimie et de la minéralogie, parce que, avec des formes cristallines, une dureté, une densité et une force réfringente différentes de celles du spath calcaire, il offre les mêmes éléments que ce spath et dans la même proportion. MM. de Fourcroy et Vauquelin ont contribué à constater ce fait jusqu’à présent inexplicable. On a cru reconnaître depuis que l’arragonite contient toujours un peu de strontiane.

À l'époque où beaucoup d’églises perdirent leur destination, une quantité immense de cloches fut livrée au commerce. Ces bruyants instruments sont composés de cuivre et d’étain, mélange qui, dans cette proportion, n’est bon qu’à faire des cloches. Il fallait séparer ces métaux pour en tirer parti, et cela parut d'abord impossible. M. de Fourcroy imagina d’oxyder, c’est-à-dire de calciner une partie de l'alliage, et de la mêler avec une autre partie non oxydée. L'oxyde de cuivre de la première portion abandonne tout son oxygène à l'étain de la seconde, et la fusion livre le cuivre pur. Ce procédé a tenu momentanément lieu à la France de mines de cuivre, et a été employé par quantité de fabricants, qui n’en ont témoigné aucun gré à l'auteur.

M. de Fourcroy a fait des recherches immenses sur les combinaisons salines : son Histoire de l'acide sulfureux et des sels qu’il produit, est un ouvrage d’une grande patience et qui remplit une lacune importante dans la chimie. Il a apprécié avec sagacité