Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/389

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diplômes. Toutefois un esprit clairvoyant ne laisse pas que d’apercevoir, dans les règlements qui furent portés, les intentions de celui qui les rédigea. Les trois grandes écoles fondées à cette époque reçurent une abondance de moyens dont on n'avait eu jusqu’alors aucune idée en France, et qui en font encore aujourd'hui le plus bel ornement de l'université.

L’expérience apprit bientôt aussi que le courage ne suffit pas à la guerre sans l’instruction, et que la science militaire est un poids considérable dans la balance des succès : on voulut que les écoles de l'artillerie, du génie et de la marine, reçussent des sujets préparés par l'étude des mathématiques et de la physique, et l’on vit naître cette École polytechnique dont le plan primitif, dépassant de beaucoup le but, sembla destinée à rendre les hautes sciences, pour ainsi dire, aussi communes que l’avaient été jusque-là les connaissances les plus élémentaires.

La conception des écoles centrales n’était pas moins grande dans son genre : peut-être l‘était-elle trop. Il ne s'agissait de rien moins que d’établir une sorte d’université dans chaque département, à laquelle la jeunesse devait être préparée par des écoles intérieures placées dans chaque district ; mais, comme il n’arrive que trop souvent dans notre nation, ce projet ne fut exécuté qu'à demi. Il a toujours manqué aux écoles centrales ces écoles préparatoires : on n’a jamais placé auprès d’elles les pensionnats qui entraient essentiellement dans leur plan. Ce qui leur a été plus funeste encore, on n’a pu leur fournir assez de bons maîtres, à