blier la mémoire de celui qui a semé pour elle en des temps difficiles.
Infatigable dans son cabinet comme dans son laboratoire, M. de Fourcroy passait les jours et une grande partie des nuits au travail ; il ne se reposait en entier sur aucun de ses subordonnés, et les moindres règlements qui sortaient de ses bureaux avaient été conçus et mûris par lui-même. Il voulait connaître personnellement les meilleurs instituteurs, et il a parcouru plusieurs parties de la France pour s’assurer des progrès des écoles et juger de plus près des talents des maîtres.
Dans les choix qu’il avait à faire, il redoutait surtout de consulter l’esprit de parti ; et peut-être donna-t-il quelquefois dans un autre excès, en méprisant trop des préventions qui pouvaient cependant rendre inutiles des talents de ceux qui en étaient les objets.
Mais c’est surtout aux élèves qui recevaient du gouvernement le bienfait d’une éducation gratuite que M. de Fourcroy portait toute son affection. il semblait toujours avoir présents à la mémoire les malheurs de Sa propre jeunesse, et se rappeler ce qu’il devait aux personnes qui l’avait secouru dans ses études. Combien d’hommes éprouveront un jour pour lui un sentiment semblable, et combien de parents se joignent sans doute dès ce moment à moi pour bénir la mémoire de celui de qui leurs enfants tiennent le plus précieux de tous les biens !
Nous avons dû retracer en détail ce que M. de Fourcroy a fait pour l'instruction publique ; car, dans cette