Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/403

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Ayant donc pris ses degrés à Reims, où l’on était plus facile, il s’établit à Villers-Coterets, terre appartenant au duc d’Orléans, près de qui il était protégé par le marquis de Barbançon. Il a passé près de quinze ans tant à Villers-Coterets qu'à Noyon, où il se rendit quelque temps après, et il s’est toujours félicité de cette espèce de noviciat. En effet, dans les petits villes et dans les campagnes, la médecine doit avoir quelque chose de plus simple, de plus clair même, si l'idée de clarté peut se concilier avec celle des problèmes les plus compliqués que les hommes aient à résoudre. Toujours est-il vrai que les maux y ont des causes moins nombreuses, moins variées, moins fugitives ; que le médecin peut les étudier plus attentivement, en suivre de plus près les phénomènes et les conséquences, parce qu’il a moins de malades, et, surtout, parce que son unique soin doit être de guérir ses malades : tandis que, dans les grandes villes, il faut trop souvent qu’il en prenne encore un autre, celui de faire sa cour aux gens qui se portent bien.

M. Desessarts eut lui-même assez vite la preuve qu’il est difficile de parvenir autrement. Son premier ouvrage, envoyé de la campagne, et cédé pour rien à un libraire qui ne consentit qu’avec peine à l'imprimer, ne put être annoncé que par un seul journaliste ; l’édition presque entière se perdit sans qu’on ait su ce qu’elle était devenue ; et cependant cet ouvrage était destiné à coopérer essentiellement à une sorte de révolution dans une des parties les plus importantes de l'hygiène, dans l'éducation physique des enfants.