Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/46

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ques, M. Cuvier n'y établit d'autres divisions que celles que forment ces genres et ces familles mêmes.

Ainsi, les poissons cartilagineux ou chondroptérygiens divisés en deux ordres : les sturoniens, d'une part, et les plagiostomes, et les cyclostomes, de l'autre les poissons anomaux, divisés aussi en deux ordres : les lophobranches et les plectognathes ; les malacoptérygiens en trois : les subranchiens, les abdonimaux, les apodes ; et les acanthoptérygiens ne formant qu'un seul grand ordre ; voilà les huit ordres, ou groupes principaux, dans lesquels M. Cuvier distribue ensuite par familles, par genres, par sous-genres, c'est-à-dire, par groupes de plus en plus circonscrits, toutes les espèces de poissons connues.

...Il est impossible de n'être pas trappe de tous ces grands progrès qui séparent les baudroies, les lumps, etc., des poissons cartilagineux, auxquels ils ne ressemblent que par la mollesse de leur squelette ; qui abolissent l'ordre informe des branchiosteges d'Artedi ; qui assignent un caractère fixe et positif, pour les syngnathes, dans leurs branchies en houppes, pour les plectognathes, dans l'immobilité de leur mâchoire supérieure ; qui, dans l'embranchement des malacoptérygiens, substituent à la position des ventrales, position à laquelle s'était arrêté Linnæus, et qui ne tient qu'à la longueur des os du bassin, la position même de ces os du bassin, ou attachés aux os de l'épaule, ou simplement suspendus dans les chairs du ventre ; et qui, pour les acanthoptérygiens, montrent que tous ces poissons forment une grande famille, dans la subdivision de laquelle tous les autres caractères doivent être subordonnés à celui qui est tiré des épines de leurs nageoires.

Ainsi, l'ordre des poissons cartilagineux réduit aux seuls poissons à squelette vraiment cartilagineux, ou, plus exactement à périoste grenu ; les baudroies, les lumps, les centisques, les mormyres, les macrorhinques rendus à la masse des poissons ordinaires, l‘ordre incohérent des bronchiosteges d'Artedi détruit, et tous les poissons anomaux réunis en deux ordres rigoureusement déterminés, les lophobranches et les plectognathes ; la position des os du bassin substituée à celle des nageoires ventrales, pour les malacoptérygiens ; et, pour les acanthopérygiens, ce grand fait démontré, que tous ces poissons, quelque nombreux qu'ils soient, ne forment qu'un seul ordre ou famille naturelle, « dont aucune espèce ne doit être mêlée avec des poissons d'autres familles » : voilà quels sont les progrès principaux que la classification de M. Cuvier marque dans la science.

L'histoire de chaque famille commence par un examen général des espèces qui la constituent, et des genres, ou familles plus circonscrites, en lesquels ces espèces s'y répartissent. Puis vient l'histoire des genres en commençant par le plus connu, par celui qu'on peut regarder comme le type de la famille ; et puis l‘histoire des espèces, en commençant toujours par l'espèce la plus connue, par celle qu'on peut regarder comme le type du genre.

Ainsi, par l'exemple, dans les percoïdes, l'histoire de la famille commence par les perches proprement dites, qui sont le type de la famille ; et,