Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les perches proprement dites, l'histoire du genre commence par la perche ordinaire, qui est le type du genre ; et, dès ces premiers pas, se montre la vue générale qui domine l'ouvrage entier.

Cette vue consiste à chercher des espèces à formes tranchées : ces espèces sont comme des types ; à grouper autour de ces types toutes les espèces que l'ensemble de leur organisation en rapproche : ces groupes sont les genres ; à lier ensuite les groupes entre eux, comme on a lié les espèces entre elles : et ces groupes ainsi rapprochés, ce sont les_familles...

P. XIV, Dans un ordre tel, que, de leur simple rapprochement...

Voici ce que j'ai publié ailleurs sur cet ordre suivi par M. Cuvier, en anatomie comparée (Journal des Savants, mars 1834).

Il restait à rapprocher toutes ces descriptions (de Perrault et de Daubenton), et à former, de leur ensemble, un corps complet d’anatomie comparée, mais, pour cela, il fallait d'abord trouver le véritable ordre selon lequel le rapprochement de ces descriptions devait être fait.

Il ne devait pas l'être selon les espèces, à la manière de Daubenton; mais selon les organes, comme l'avait déjà fait voir Aristote, parmi les anciens, et même jusqu'à un certain point, parmi les modernes, Perrault, dans sa Mécanique des animaux, et surtout comme, de nos jours, M. Cuvier l'a si complètement montré.

En effet, rapprocher selon les espèces, c'est rapprocher une foule de faits de nature diverse, et c'est les rapprocher en masse, rapprocher, au contraire, selon les organes, c'est démêler chaque fait distinct, et ne le comparer qu'à des faits de même nature. Or, il est évident qu'une comparaison en masse est toujours confuse ; que plus, au contraire, la comparaison se décompose et atteint chaque fait particulier, plus elle est complète ; et que ce n'est enfin qu'autant qu'elle rapproche des faits de même nature qu'elle peut conduire à quelque résultat, à quelque loi, à quelque proportion générale, c’est-à-dire commune à tous les faits rapprochés ainsi. D'ailleurs l'objet à comparer, en anatomie, est évidemment l’organe. Chaque organe a sa fonction propre, son rôle distinct ; c'est donc cet organe propre, cet organe distinct qu'il faut suivre à travers toutes les modifications qu'il éprouve dans les différentes espèces. Le rapprochement devait donc être fait selon les organes. C'est ce que Daubenton ne vit point, et c'est pourquoi il n'a tiré que si peu de résultats de ce nombre immense de faits dont il a enrichi la science.

Les travaux de Hunter, de Monro, de Camper, de Haller, de Pallas, travaux qui ont jeté un si grand jour sur tant de questions particulières de l’anatomie comparée, n'ont que très peu avancé la question générale de l'ordre à suivre dans la science.

Vicq-d'Azyr lui-même à plutôt indique cet ordre qu'il ne l'a réellement survi.

Dans son système anatomique des quadrupèdes, c'est encore, en effet, selon les espèces qu'il range les faits ; mais le soin qu'il a partout, dans ses descriptions, de marquer d'un même numéro les mêmes organes ; mais ce