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Page:Cuvier - Recueil des éloges historiques vol 1.djvu/466

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avait formée. On ne doit point s’étonner qu’une femme et une souveraine n’ait pas choisi ces mots aussi utilement et avec des vues aussi profondes qu’aurait pu le faire un étymologiste de profession, et il est difficile de trouver mauvais que ceux qu’elle voulait bien faire travailler avec elle n’aient pas osé lui représenter les défauts de son plan ; d’ailleurs on sent qu’un simple vocabulaire ne pouvait donner une idée du mécanisme et de l'esprit des langues : mais ce n’en fut pas moins un ouvrage précieux, et qui a fort servi aux recherches d’autres savants.

L'impératrice donna à M. Pallas beaucoup d'autres preuves de confiance : il fut un membre actif du comité chargé, en 1777, de faire une nouvelle topographie de l’empire ; on le nomma historiographe de l'amirauté, charge qui l'obligeait de donner son avis sur les questions relatives à la marine, le grand-duc Alexandre, aujourd’hui empereur, et son frère Constantin, reçurent de lui des leçons d’histoire naturelle et de physique.

Occupé d’une manière aussi honorable par le gouvernement, décoré de titres proportionnés à ses emplois, applaudi de l’Europe savante, M. Pallas jouissait à Pétersbourg de toute la considération qui pouvait s’allier avec sa qualité d’étranger et son état de simple homme de lettres ; mais il paraît que l’habitude des voyages, comme celle de la vie sauvage, rend le séjour des villes difficile a supporter.

Également fatigué de la vie sédentaire, et de l'affluence des gens du monde et des étrangers, pour qui