Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/104

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leur ſein ; l’or, l’yvoire, l’azur, le corail, les roſes & les lys, n’ont point eſté les materiaux de voſtre bâtiment, ainſi que tous nos Ecrivains modernes, qui malgré la diligence que fait le Soleil pour ſe retirer de bonne heure, ont l’impudence de le dérober en plein jour ; & des Eſtoilles auſſi que je ne plains pas pour leur apprendre à ne pas tant aller la nuit ; mais ny le feu, ny la flâme, ne vous ont point donné de froides imaginations : Vous nous avez porté des bottes, dont nous ignorons la parade : Enfin je rencontre dans ce Livre des choſes ſi divinement conceuës, que j’ay de la peine à croire que le S. Eſprit fut à Rome quand vous le composâtes ; Jamais les Dames n’ont ſorty de la preſſe en meilleure poſture, ny moy, jamais mieux reſolu de ne plus aller au Tombeau du Pere Bernard, pour voir un miracle, puis que Monſieur de Gerzan loge à la porte de l’Egliſe : Ô ! Dieux, encore une fois, la belle choſe que vos Dames ! Ha, Monſieur, vous avez tellement obligé le Sexe par ce Panegyrique, que pour meriter aujourd’huy l’affection d’une Reyne, il ne faut eſtre,

MONSIEUR,

Que voſtre Serviteur.