Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/133

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qu’il n’y a point de jour que vous ne produiſiez ; mais je ſçay bien que ces ſortes d’injures paſſent fort loin de vous, & que vos calomniateurs n’euſſent oſé vous ſoûtenir en face tant d’injures, du temps que la troiſiéme peinture des Cartes eſtoit vôtre portrait, vous traîniez alors une brette, qui vous auroit vangé d’eux, ils ne vous euſſent pas accuſé, comme aujourd’huy, d’effronterie en un eſtat de condition, où vous changiez ſi ſouvent de couleur. Voila, Monſieur, les peaux d’Aſnes, à peu prés dont ils perſecutent voſtre déplorable renommée : J’en ferois l’Apologie un peu plus longue, mais la fin du papier m’oblige de finir ; Permettez donc que je prenne congé de vous ſans les ceremonies accoûtumées, parce que ces Meſſieurs qui vous mépriſent fort, & dont je fais beaucoup d’eſtime, penſeroient que je fuſſe le valet du valet des Tambourineux, ſi j’avois mis au bas de cette Lettre, que je ſuis,

MONSIEUR,
Voſtre Serviteur.