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Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/139

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n’en tirer l’antiquité que d’un homme qui vit encore ; mais il veut par là conclure à la Metempſicoſe, & montrer que quand il ſe ſerviroit des imaginations de Socrate, il ne les voleroit point, ayant eſté jadis ce meſme Socrate qui les imagina ; & puis n’a-t’il pas aſſez de memoire pour eſtre riche de ce bien-là ſeul ? Comment il l’a ſi grande, qu’il ſe ſouvient de ce qu’on a dit trente Siecles auparavant qu’il fut au monde. Quant à moy qui ſuis un peu moins ſouffrant que les morts, obtenez de luy qu’il me permette de datter mes penſées, afin que ma poſterité ne ſoit point douteuſe : Il y eut jadis une Déeſſe Echo ; celuy-cy ſans doute, en doit eſtre le Dieu ; car de meſme qu’elle il ne dit jamais que ce que les autres ont dit, & le repete ſi mot à mot, que tranſcrivant l’autre jour une de mes Lettres (il appelloit cela compoſer) il eut toutes les peines du monde à s’empêcher de mettre, Voſtre Serviteur, Beaulieu, parce qu’il y avoit au bas,

Voſtre Serviteur,
de Bergerac.