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Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/144

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choſe où je n’aye eſté attentif. Ses ouvrages eſtoient mes ſeules penſées, & quand je m’occupois à imaginer, je ſongeois à ce qu’il devoit écrire : Tenez donc je vous ſupplie pour aſſuré, que tout ce que je ſemble avoir reproché cy-deſſus à ſa mandicité, eſt ſeulement pour le prier qu’il épargne ſes ridicules comparaiſons de nos peres, car ce n’eſt pas le moyen de devenir, comme il l’eſpere, Écrivain ſans comparaiſon, puis que c’eſt une marque d’avoir bien de la pente au larcin, de dérober juſqu’à des guenilles, & de n’avoir pour toute fineſſe de bien dire, que des comme, des de meſmes, ou des tout ainſi. Comment la foudre n’eſt pas aſſez loin de ſes mains dans la moyenne région de l’air, ny les torrens de la Trace aſſez rapides pour empêcher qu’il ne les détourne juſqu’en ce Royaume pour les marier par force à ſes comparaiſons ? Je ne vois pas le motif de ce mauvais butin, ſi ce n’eſt que ce flegmatique, de peur de laiſſer croupir ſes aquatiques penſées, eſſaye d’en former des torrens, craignant qu’elles ne ſe corrompent, ou qu’il veüille échauffer ſes froides rencontres avec le feu des éclairs & des Tonnerres ; Mais puis qu’enfin, pour tout ce que je luy ſçaurois dire, il ne vain-