Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/33

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leurs froideurs, il démêle leurs antipaties, il moyenne entr’eux un échange de priſonniers, il reconduit paiſiblement chacun chez ſoy ; & pour vous montrer qu’il ſepare les natures les plus jointes, c’eſt que n’eſtant vous & moy qu’une meſme choſe, je ne laiſſe pas aujourd’huy de me conſiderer ſeparément de vous, pour éviter l’impertinence qu’il y auroit de me mander à moy-meſme ; Je ſuis,

MONSIEUR,
Voſtre Serviteur.


AU MESME,

CONTRE L’AUTOMNE.

LETTRE IV.


MONSIEUR,

Il me ſemble que j’aurois maintenant bien du plaiſir à peſter contre l’Automne, ſi je ne craignois de fâcher le Tonnerre, luy qui non content de nous tuer, n’eſt pas ſatisfait s’il n’aſſemble trois Bourreaux differens dans une mort, & s’il ne nous maſſacre tout à la fois par les yeux, par les oreilles, & par le toucher ; c’eſt à dire